dimanche 14 juillet 2013

Bonjour quand même !


Dans une boulangerie sur mon lieu de vacances, je suis en train d’être servi. En attendant, je me suis placé sur le côté. Une autre employée, croyant que je fais la queue, me dit : « Bonjour, et pour vous ? » Je réponds « Non, non, on s’occupe déjà de moi. » Erreur de ma part. J’ai oublié le « mot magique ». Elle m’envoie : « Bonjour, quand même. » et se tourne vers une autre cliente. Je m’empresse de répondre « Bonjour, bonjour ». Je ris, intérieurement. J’ai été pris en faute et bien puni de mon impolitesse. Cherche-t-elle ainsi à préserver son « honneur » (1) ou à inverser le rapport de domination (2) ?

(1) IRIBARNE Philippe d’. La logique de l’honneur. Paris : Seuil, 1989.
(2) JEANTET Aurélie. « À votre service ! » La relation de service comme rapport social. Sociologie du travail, 2003, n° 45, p. 191-209.

Belle carrosserie

Me voici dans une entreprise où l’on souhaite aller le moins souvent possible : une carrosserie. Je suis accueilli par deux femmes assises – et qui le restent – derrière un comptoir. C’est l’été, il fait chaud, très chaud. Les deux employées ont sorti leur plus beau décolleté pour mettre en valeur leurs atouts physiques. Mon regard plonge, inévitablement.

Le patron a-t-il sciemment choisi de recruter des femmes pour accueillir une clientèle très majoritairement masculine ? Peut-il leur faire des remarques concernant leur tenue ? Pas facile pour un homme de se mêler de chiffons.

De manière plus générale, il n’est jamais facile de faire des remarques sur la tenue d’un(e) subalterne, surtout lorsqu’on ne lui fournit pas d’uniforme. Et même lorsqu’une organisation impose un uniforme, on remarque que certain(e)s font tout pour le personnaliser voire le nier. Est-ce par antimilitarisme et haine de l’uniforme ? Il s’agit plutôt de « la logique de l’honneur » (Iribarne, 1989).